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Godard, le dynamiteur (Centre Pompidou)

29 avril 2006

L'imposante rétrospective Jean-Luc Godard, 76 ans, qui s'ouvre le 24 avril au Centre Pompidou, est revendiquée comme la première intégrale de ses films. Pas moins de 140 signés de lui, auxquel s'ajoutent 75 documents qui lui sont consacrés. L'événement repose sur un drôle de paradoxe qui consiste à ériger une manière de monument officiel à un artiste qui n'aura eu de cesse de dynamiter tout ce qui peut ressembler à une caution institutionnelle.

Pour preuve, l'exposition "Voyage (s) en utopie, Godard, 1946-2006" qui devait ouvrir avec la rétrospective des films au Centre Pompidou, a été repoussée au 11 mai, à la suite de désaccords entre le cinéaste et Dominique Païni, commissaire de l'exposition, au point que ce dernier a dû jeter l'éponge. Ce grandiose sabotage, qui n'épargne pas même les fidèles du cinéaste, cristallise son ambivalence.Cette solitude, cette manière de se soustraire à tout cadre normatif et de réinventer sans cesse la place que l'on occupe dans le monde, sont la moindre des politesses, diront certains, qu'on puisse attendre de tout artiste. Peu de cinéastes auront toutefois poussé cet art de la désorientation aussi continûment et loin que Godard, du moins dans le cadre de sa constante tentation de relier le cinéma à l'histoire de l'art et du monde.

La rétrospective rappelle à propos à quel point l'oeuvre est plus diverse et surprenante qu'on ne le pense : de la fiction (de Tous les garçons s'appellent Patrick à Notre musique) au cinéma militant (la période du groupe Dziga Vertov), du clip (Clip plus oh, avec France Gall) au journal intime (JLG/JLG), du documentaire (Opération béton) à la publicité (Parisienne people), de la science-fiction (Alphaville) à l'essai (Histoire (s) du cinéma).

Dans cette oeuvre, un fil se laisse tirer pour la décrire de manière un tant soit peu cohérente : celui de la référence à une conception moderne de l'art qui envisage le geste créateur comme un acte nécessaire de critique et de déconstruction. Grand constructeur de formes, Godard ne l'est qu'au prix non seulement du sabotage délibéré de modèles anciens, mais aussi bien de la critique plus subtile de la forme-même à laquelle il est en train de donner le jour. En portent à elles seules témoignage les deux extrémités de sa filmographie.

DÉFLATION DU JUGEMENT

Le premier long métrage, A bout de souffle (1960), est un véritable concentré des tensions dialectiques qui nourrissent le cinéma de Godard. D'un côté un film fondateur de la Nouvelle Vague, conducteur de corps, d'attitudes, de mots et de postures inédites dans le cinéma français, puisant son énergie et sa puissance dans sa manière électrisante de coller au monde contemporain. De l'autre, un film déjà hanté par la mort, mélancolique, saturé de références à un état préexistant de la peinture, de la littérature et du cinéma. Mais aussi bien une fiction contrariée par le documentaire, un polar perturbé par une chronique amoureuse, un hommage au cinéma de genre hollywoodien parasité par l'influence du néoréalisme italien et du cinéma ethnologique de Jean Rouch, une adaptation de fait divers transsubstantiée par le romantisme d'un poème en prose.

A l'autre bout du spectre, Vrai faux passeport (2006) a été réalisé par Godard pour cette manifestation. Soit une succession d'extraits de films empruntés au cinéma et à des émissions de télévision, rapprochés par chapitres thématiques et assortis pour chacun d'un bonus ou d'un malus imprimés sur l'écran en plus ou moins gros caractères. A travers cet exercice de prime abord laborieux, Godard, pour risquer une figure de style qu'il affectionne, ambitionne moins de rivaliser avec les compagnies d'assurances que de nous garantir l'assurance de sa compagnie.

Celle, en l'occurrence, d'un cinéaste qui, à rebours d'une époque marquée par la déflation du jugement et l'inflation des auteurs, n'a pas renoncé à la passion parfois péremptoire du regard critique, et pour lequel la question de la vérité artistique n'est pas subordonnée au dualisme du vrai et du faux, mais à leur nécessaire dépassement. Ce qui réunit ces deux films, à plus d'un demi-siècle de distance, est la possible réconciliation de deux termes à laquelle Godard n'a jamais cessé de rêver : le cinéma et le monde, la mélancolie et l'action, la critique et la création.

Leur synthèse parfois miraculeuse dans son oeuvre nous fait entrevoir l'utopie de l'art, au prix des nombreux scandales qui la jalonnent (de la censure du Petit Soldat en pleine guerre d'Algérie au détournement poétique de Puissance de la parole commandé par France Télécom). Quant au scandale de cette manifestation, il réactive le déchirement fondateur de Godard - de la cinémathèque Langlois au centre Pompidou - entre la vie et le musée.

Rétrospective intégrale Jean-Luc Godard, Centre Pompidou, Paris-4e. Mo Rambuteau. Tél. : 01-44-78-12-33. Du 24 avril au 14 août. De 3,50 euros à 5,50 euros. www.centrepompidou.fr

lu sur: www.lemonde.fr

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posted by urbanohumano, 11:17 AM

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