Paris Erasmus

James, étudiant anglais, vient de passer une année à Paris grâce au programme Erasmus. À l'approche de la fin de l’année universitaire, il revient avec nous sur cette expérience, sur sa vision de la vie étudiante à Paris et sur les événements qui ont marqué l’année.

James Ashton, 23 ans, est arrivé à Paris en septembre dernier pour suivre une 1ère année de DUT Métiers du Livre à l’IUT de Paris V. Originaire de Maidstone dans le Kent, il est inscrit à l’université de Newcastle, où il faisait des études de français (BA in French) et d’information communication (Information Studies).

Pourquoi as-tu choisi Paris ?

J’ai choisi Paris parce que c’est une grande ville, il y a beaucoup de choses à faire au niveau de la culture, du tourisme, des soirées...
Au début c’était un peu dur, je ne connaissais personne, et puis assez vite j’ai rencontré des gens. Dans ma résidence (Sarrailh, dans le 5ème), les étudiants étrangers forment un peu une communauté.

Quelle différence y a t-il entre la vie étudiante à Paris et en Angleterre ?

En Angleterre, on est un peu plus ensemble. Il y a une communauté entre les étudiants. Presque tous les étudiants en 1ère année logent en résidence universitaire, c’est comme ça qu’on rencontre beaucoup de monde. Il y a aussi la Student’s Union, qui tient des bars, une boîte de nuit… et qui propose des clubs de sport et ce qu’ils appellent les societies (ndlr : clubs auxquels on s’inscrit à la rentrée). Il y a des societies pour n’importe quel passe-temps. En France, c’est un peu moins formalisé. Il faut aller chercher les informations. Et peut-être surtout à Paris, parce que c’est tellement grand, il y a tellement de facs.

À Paris, je mange plusieurs fois par semaine au resto U. Ça va me manquer quand je vais rentrer. C’est tellement pas cher ! A ce prix-là on ne trouve rien en Angleterre.

Et avec les profs ?

Les rapports sont plus formels en France. Dans mon université, on appelle les professeurs par leur prénom, alors qu’ici c’est «Madame, Monsieur». Mais la plupart des profs ont été très gentils avec moi, parce que je suis le seul étranger de la classe.

Comment as-tu vécu les événements du CPE ?

C’était une expérience intéressante pour moi. On fait des manifestations en Angleterre de temps en temps, mais pas autant que ça. Une grève d’université de 5 ou 6 semaines c’était presque inimaginable pour moi. On vient d’avoir une grève d’une journée en Angleterre et tout le monde en parle dans le pays !
Pour nous à l’IUT, la majorité des cours ont continué. À peu près la moitié des étudiants de la classe venaient en cours. J’ai participé aux manifestations. Heureusement, je n’ai pas vu le mauvais côté des manifs, les violences. C’était intéressant aussi de voir que la rue peut gagner. La dernière grande manifestation en Angleterre, c’était contre la guerre en Irak. Mais le gouvernement n’a rien fait. Je ne sais pas exactement pourquoi on ne fait presque pas de grèves et de manifestations en Angleterre, ce n’est pas notre culture.

Ta famille a-t-elle eu peur pour toi ?

En mars-avril non pas trop, mais pendant les émeutes en octobre-novembre, tout le monde m’envoyait des e-mails, tout le monde s’inquiétait. Ils n’avaient pas compris que les émeutes se passaient dans les banlieues et pas du tout dans le 5ème arrondissement, où j’habite.

Pas trop triste de voir la fin de l’année arriver ?

C’est le truc avec Erasmus : tu sais que ça va finir. L’année a passé très très vite. Je me suis bien amusé. Il y a beaucoup de choses à raconter, à se souvenir. Maintenant je connais des gens de beaucoup de pays différents et je pourrai aller leur rendre visite. C’est sûr que je vais revenir en France dans l’avenir.

lu sur: www.etudiantdeparis.fr

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